La Chirurgie sans transfusion
Des avantages de plus en plus reconnus


Sur cette page comme sur les autres traitant de ce sujet épineux, je ne cherche aucunement à imposer mon point de vue personnel au lecteur. Mon seul souhait est d'aider le néophyte à comprendre que les Témoins de Jéhovah ne sont pas les monstres sans cervelle qu'on les accuse d'être un peu partout sur internet à cause de leur position à l'égard du sang et de présenter quelques-uns des nombreux aspects importants encore inconnus de beaucoup.


EN 1996, le Royal College of Surgeons 0f England a publié une brochure intitulée Règles de bonne pratique et prise en charge du patient Témoin de Jéhovah en chirurgie. Les chirurgiens y émettent l'avis suivant: "En raison des dangers de la transfusion, il est souhaitable d'envisager d'autres options thérapeutiques dans la mesure du possible."
L'hebdomadaire AHA NEWS, publié par l'American Hospital Association, a également expliqué pourquoi les avantages de la chirurgie sans transfusion sont de plus en plus reconnus: "Ce qui n'était au départ qu'une conviction religieuse a évolué pour devenir une préférence médicale et une technique de pointe. La médecine et la chirurgie sans produits sanguins, rendues en partie nécessaires par les doctrines des Témoins de Jéhovah, ne se cantonnent plus aux besoins d'une communauté religieuse, mais se sont imposées dans les salles d'opération de tout le pays."
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La position des Témoins de Jéhovah concernant les Transfusions sanguines est-elle vraiment basée sur la Bible?

La bioéthique et la chirurgie sans transfusion
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--The independent, 4 Aug 1998
 

    Pourquoi de nombreux médecins encouragent-ils la chirurgie sans transfusion? Ce sujet était abordé en automne 1997 dans un supplément de la revue Time. "La peur du sida n'est pas la seule raison", disait l'article, qui évoquait en particulier les travaux menés à l'Englewood Hospital's New Jersey Institute for the Advancement of Bloodiess Medicine and Surgery (institut de recherche sur la médecine et la chirurgie sans transfusion installé à Englewood, aux États-Unis).

    "Cet institut, lisait-on, figure en tête de peloton des plus de 50 hôpitaux des États-Unis où les chirurgiens n'ont plus recours à la transfusion de sang. Se refusant à tout emploi de sang de donneurs, ces établissements Proposent un large éventail d'interventions chirurgicales qui requerraient normalement des transfusions, ainsi que des techniques qui réduisent remarquablement, si ce n'est presque totalement, les pertes sanguines."

Efficace et sans risque
    Dans son introduction, l'article du Time citait le cas de Henry Jackson, victime d'une hémorragie interne massive qui lui avait fait perdre 90 % de son sang et avait fait tomber la concentration d'hémoglobine a 1,7 gramme par décilitre, une valeur critique pour la survie du patient. Hospitalisé dans un établissement qui refusait de le soigner sans recourir a des transfusions de sang, Jackson a été transféré a l'Englewood Hospital.

    Sous la direction du docteur Aryeh Shander, on lui a alors administré "une supplémentation en fer et en vitamines a fortes doses, ainsi que des doses élevées d'érythropoïétine de synthèse, un médicament qui favorise la production de sang en stimulant la fabrication de globules rouges dans la moelle osseuse. Enfin, on lui a perfusé par voie intraveineuse des liquides destinés a soutenir le peu de circulation qu'il lui restait".

    Le Time ajoute qu'au bout de quelques jours, "le premier hôpital dans lequel Jackson avait été admis a téléphoné pour demander s'il était mort. Avec une satisfaction non dissimulée, Shander a répondu 'Il n'est pas mort du tout ; au contraire, il va bien, et il se prépare a quitter l'hôpital. Il pourra reprendre ses activités habituelles d'ici peu."'
Interrogé a la télévision le 28 novembre 1997, le docteur Edwin Deitch, directeur du programme de thérapie sans transfusion de l'University Hospital de Newark, a expliqué pourquoi la recherche sur la chirurgie sans transfusion s'est  intensifiée: "Les Témoins de Jéhovah [...] se sont donné beaucoup de mal pour trouver des médecins qui accepteraient d'opérer sans transfusion de sang. Les résultats de certaines études ont indiqué qu'ils se remettaient de ces opérations mieux que prévu, c'est-à-dire mieux que les patients ayant été transfusés".

    Le docteur Deitch ajoutait "Le sang peut affaiblir le système immunitaire et créer des difficultés par des infections post-opératoires ; il peut accroître le risque de récurrence d'un cancer, et donc, même si le sang a été utile en certaines circonstances, il s'avère néanmoins qu'il présente des effets indésirables." Â propos de la chirurgie sans transfusion, il tirait cette conclusion: "[Cette technique] favorise un meilleur rétablissement du patient en réduisant les complications, et elle revient moins cher. Elle est donc véritablement avantageuse a tout point de vue."
 
Par conséquent, expliquait le Time, "de plus en plus de patients demandent a bénéficier d'options [thérapeutiques] moins risquées et plus efficaces que la transfusion". La revue faisait également état des constatations suivantes "Certaines estimations chiffrent à 25 % le pourcentage de transfusions administrées aux Etats-Unis sans véritable nécessité. Il semblerait par ailleurs que les patients ne tolèrent pas des taux d'hémoglobine aussi élevés qu'on le croyait par le passé, et que les individus jeunes en particulier possèdent des réserves de sang. [...] [Le docteur Shander] est persuadé que l'épargne sanguine est une option efficace et préférable pour la plupart des patients."
STEPHEN GEOFFREY POLLARD of St James’s University Hospital, Leeds LS9 7TF England, Consultant Surgeon

"Il est de plus en plus fréquent que des patients n'étant pas Témoins de Jéhovah (particulièrement des médecins) connaissant les risques liés aux transfusions demandent qu'on ne leur administre pas de sang"

 

    Le risque de contracter une maladie a la suite d'une transfusion de sang est déjà énorme, mais il en existe d'autres. Explication du docteur Shander: "Le sang collecté, après avoir été refroidi et stocké, n'a plus la même capacité a transporter l'oxygène que le sang frais." Et d'ajouter "Nous commençons tout juste a comprendre ce qui se passe vraiment lorsqu'on administre une transfusion de sang."

"La méthode, de référence"
    "Finalement, conclut le Time, il faut parler du coût: a environ 500 dollars la transfusion, Sans compter les frais administratifs, la facture annuelle se situe entre un et deux milliards de dollars par an, une somme suffisamment importante pour que l'on envisage des moyens de substitution" il s'emble qu'actuellement c'est entre autres raisons à cause du coût exorbitant des transfusions de sang que l'on s'intéresse autant à la chirurgie sans transfusion.

    Sharon Vernon, directrice du Center for Bloodless Medicine and Surgery (Centre de médecine et de chirurgie sans transfusion) au St. Vincent Charity Hospital de Cleveland (États-Unis), a dit au sujet de la médecine sans recours au sang : "On y vient de plus en plus parce que les médecins se rendent compte que dans un contexte de réduction systématique des coûts, ces traitements sont 'la méthode de référence'. L'expérience nous montre que même des compagnies d'assurances qui ne travaillent d'habitude pas avec nous envoient des patients parce que cela leur revient moins cher."
Manifestement, la chirurgie sans transfusion est de plus en plus reconnue dans la profession médicale parce qu'elle présente plus d'un avantage.
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Réveillez-vous 22/8/98 p10. © 1998 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
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