Extrait du livre d' Alexandre Hislop "Les Deux Babylones ou Identité de l'Église Romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis". (Traduit de l'Anglais par J.-E. Cerisier, Pasteur)
Article VI. - Le signe de La Croix.
Un autre symbole remarquable du culte romain, c'est le Signe de la croix. Dans le système romain, on le sait, le signe de la croix et l'image de la croix sont tout. On ne peut dire aucune prière, rendre aucun culte, on ne peut rien faire, pour ainsi dire, sans l'usage constant du signe de la Croix. La croix est regardée comme le grand moyen d'enchantement, comme le grand refuge au moment du danger, comme la ressource infaillible contre toute les puissances des ténèbres. On adore la Croix avec tout le respect qui n'est dû qu'au très haut ; et l'appeler devant un véritable disciple de Rome, de son nom scripturaire, l'arbre maudit, est une offense mortelle. Dire que cette superstition du signe de la croix, ce culte rendu par Rome à une croix de bois ou de métal ait Pu résulter de la parole de Parole de Paul : «Dieu me garde de me glorifier en autre chose qu'en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ crucifié», est une pure absurdité, un vain subterfuge. Jamais les vertus magiques attribuées au signe de la croix, jamais le culte qu'on lui rend n'ont eu un pareille origine! Ce même signe que Rome fait aujourd'hui était en usage dans les Mystères Babyloniens; le paganisme l'employait pour les même desseins mystiques, il l'entourait des mêmes honneurs. Ce qu'on appelle maintenant la croix du christianisme, n'était nullement à l'origine un emblème chrétien, C'était le Tau mystique des Chaldéens et des Égyptiens, la vrai forme première de la lettre T, l'initiale du nom de Tammuz, qui, en hébreu, est absolument la même que dans l'ancien Chaldéen; on la trouvait sur les monnaies, comme dans la figure No1, de la gravure ci-jointe; et en Etrurien et en Copte, comme dans les figures No2et3. Le Tau mystique était marqué au moment du baptême sur le front de ceux qu'on initiait aux mystères 1et on l'employait de bien des manières différentes comme le plus sacré des symboles. Pour identifier Tammuz avec le soleil, on le joignait quelquefois au cercle du soleil, comme dans le numéro 4, quelquefois on le plaçait dans le cercle 2, comme dans le numéro 5. Peut-être la croix de Malte que les évêques romains ajoutent à leur nom comme symbole de leur dignité épiscopale n'est autre chose que cette même lettre; cependant on peut en douter. Mais ce qui est hors de doute, c'est que cette croix de Malte est un symbole formel du soleil; car Layard l'a trouvé à Ninive comme un emblème sacré, et il n'a pas pu faire autrement que de l'identifier avec le soleil 3.
fig 43


1. 4 2 . 5 3. 6 4. 5.
Le Tau mystique, symbole de la grande divinité, était appelé le signe de vie; on le portait sur le coeur comme une amulette 7; on le reproduisait sur les vêtements officiels des prêtres, comme sur ceux des prêtres de Rome; les rois le portaient à la main, comme signe de leur dignité ou de l'autorité qu'ils tenaient de la divinité.
Les Vierges Vestales de la Rome païenne le portaient suspendu à leurs colliers, comme le font aujourd'hui les religieuses 8. Les Egyptiens faisaient de même, et plusieurs des nations barbares, avec lesquelles ils étaient en rapport, le faisaient aussi, comme le témoignent les monuments Égyptiens. Parlant des ornements de quelques-unes de ces tribus, Wilkinson dit « La ceinture était parfois richement ornée : hommes et femmes portaient des boucles d'oreille; souvent ils avaient une petite croix suspendue à un collier, ou au col de leur vêtement. » Cette dernière coutume ne leur était pas spéciale; cette croix était aussi attachée ou peinte sur les robes de Rotnno, on peut en voir des traces dans les ornements de luxe de Rebo, ce qui montre qu'elle était déjà en usage au XVe siècle avant l'ère chrétienne9.

page suivante /haut de page

1.TERTUL. De præzscrit. Hœret. ch. 40, vol.II, p. 54 et note. Le langage de cet écrivain montre que ceux qu'on initiait aux mystères par le baptême étaient marqués au front de la même manière que ses compatriotes chrétiens d'Afrique, qui commencèrent alors à être marqués au baptême par le signe de la croix.

#retour texte1

2.STEPHEN, L'Amérique centrale, Tome Il, p. 344.

#retour texte2

3.LAYARD, Ninive et Babylone, p. 211, Ninive et ses ruine, Tome II, p. 446

#retour texte3

4.Kitto, Encycl. Biblique, Tome 1, p. 495.

#fig43

5.Sir W. Betham, l'Etrurie, vol. 1 p.54.

#fig43

6.Bunsen, Tome I, p. 450.

#fig43

7.Wilkinson, Tome I, p. 363.

#retour texte7

8.Père LAFITAN, moeurs des sauvages américains, Tome I, p. 442.

#retour texte8

9.WILKINSON, Tome I p.376

#retour texte9

page suivante /haut de page

20/11/97