"Les Deux Babylones ou Identité
de l'Église Romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis".d'
Alexandre Hislop
(Traduit de l'Anglais par J.-E. Cerisier, Pasteur)
Introduction
Il y a une grande difference entre
les oeuvres des hommes et les oeuvres de Dieu: |
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le même examen minutieux et approfondi
qui dévoile les défauts et les imperfections des unes, dévoile
aussi les beautés des autres.
Examinez au microscope l'aiguille
la mieux polie par l'industrie de l'homme, vous y verrez bien des inégalités,
bien des rugosités, bien des aspérités. Mais examinez
de la même manière les fleurs de nos champs; le résultat
est bien différent. Au lieu de voir diminuer leurs beautés
vous en découvrirez de nouvelles et de plus délicates encore
qui avaient échappé au simple regard; elles nous font apprécier,
à un point de vue que nous n'aurions pas soupçonné,
le sens profond de ces paroles du Seigneur: «Apprenez comment
croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent, et cependant
je vous dis que Salomon même dans toute sa gloire n'a point été
vêtu comme l'un d'eux » (Matth. vi). La même loi
se manifeste aussi quand on compare la Parole de Dieu aux oeuvres les plus
parfaites de l'homme. Il y a des taches et des imperfections dans, les
productions les plus admirées du génie humain. Mais, plus
on sonde les Écritures, plus on les étudie avec attention,
plus on voit leur pertection; on y aperçoit chaquejourde nouvelles
beautés, et les découvertes de la science, les recherches
des savants, les travaux des incrédues, tout conspire à la
fois pour faire resplendir la merveilleuse harmonie de toutes leurs parties
et la divine beauté qui en revêt l'ensemble.
S'il en est ainsi pour l'Ecriture
en général, on peut surtout le dire de l'Ecriture prophétique.
A mesure que se déroulent les plans de la Providence, les symboles
prophétiques prennent des aspects plus beaux et plus audacieux.
C'est surtout le cas pour le langage des prophètes qui forme la
base et la pierre angulaire de notre travail.Aucun protestant éclairé
n'a eu de peine à identifier la femme assise sur les 7 montagnes
et portant au front cette inscription : «Le Mystère, la Grande
Babylone» avec l'apostasie romaine. Rome, seule entre toutes
les villes du monde, a été fameuse à cause «de
sa situation sur 7 collines ». Les poètes et les orateurs
païens qui ne songeaient point à expliquer la prophétie,
l'ont aussi appelée la cité aux 7 collines.
Voici comment Virgile en fait mention:
« Seule Rome est devenue la merveille du monde et seule dans son
enceinte elle renferme 7 collines.
Properce en parle aussi de la même
manière et ajoute un nouveau trait qui complète la
description de l'Apocalypse : « la haute cité bâtie
sur 7 collines qui gouverne le monde entier». Ces mots: «gouvernant
le monde entier, sont exactement la contrepartie de la déclaration
divine : «Elle règne sur les rois de la terre» (Apoc.
xvii,
xviii).
Appeler Rome, la cité
aux 7 collines, était pour ses citoyens aussi caractéristique
que de la désigner par son propre nom.
C'est ainsi qu'Horace, parlant de
Rome, la désigne uniquement par ses 7 collines, lorsqu'il
invoque «les dieux qui ont mis leur affection dans ses 7 collines».
Martial nous parle dans le même sens des « 7 montagnes
qui gouvernent». A une époque bien postérieure
on se servait du même langage.
Symmaque, préfet de la ville
et dernier Grand-Prêtre païen, en qualité de représentant
impérial, recommandant par lettre un de ses amis à un autre
ami, l'appelle «De septem montibus virum, un
habitant des 7 montagnes,» voulant dire par là
(c'est l'opinion de tous les commentateurs), un citoyen romain.
Puisque ce trait caractéristique de Rome a été de
tout temps bien marqué et bien défini, il a toujours été
facile de prouver que l'église qui a son siège et sa capitale
sur les 7 collines, peut a juste titre être appelée «Babylone»
et considérée comme le siège principale de l'idolatrie
sous la nouvelle alliance, comme la Babylone antique était le principale
siège de l'idolatrie sous l'ancienne.
Mais Si l'on rapproche les découvertes
récentes faites en Assyrie, de l'histoire de la mythologie du monde
ancien, que l'on connaît assez, mais que l'on comprend mal, on verra
un sens encore plus profond dans le nom de la Grande Babylone. Il a toujours
été reconnu que la Papauté n'est que du paganisme
baptisé. Mais Dieu nous revèle Maintenant ce fait que
le paganisme baptisé par Rome est, dans ses éléments
essentiels, le même paganisme qui florissait dans l'antique Babylone
lorsque Jéhovah ouvrit devant Cyrus les doubles
portes d'airain et brisa les barreaux de Fer.
Le langage même et les symboles
de l'Apocalypse auraient pu nous préparer à affirmer d'avance
que quelque lumière nouvelle et inattendue serait jetée d'une
manière ou de l'autre sur cette période de l'Eglise de la
grande Apostasie. -- Dans les visions de l'Apocalypse, c'est précisément
avant le jugement prononcé sur elle que pour la première
fois Jean voit l'Eglise apostate portant sur le front le nom de la «
Grande Babylone » (Apoc, xvii, v). Que signifie ce nom
inscrit sur le front? Cela ne prouve-t-il pas tout naturellement
qu'avant la venue du jugement, son caractere véritable devait se
développer si complètement, que toute personne ayant des
yeux pour voir, et possédant le moindre discernement spirituel,
serait forcée, comme par une démonstration occulaire, de
reconnaître la merveilleuse appropriation de ce titre que l'Esprit
de Dieu lui a appliqué? Son jugement approche, cela est évident;
et à mesure qu'il approche, la Providence divine,
d'accord avec la Parole de Dieu, démontre de plus en plus clairement
qu'en effet Rome est la Babylone de l'Apocalypse; que le caractère
essentiel de son système, ses grands objets de culte, ses fêtes,
sa doctrine, sa discipline, ses rites et ses cérémonies,
sa prêtrise et ses ordres sont tous dérivés de l'antique
Babylone, et qu'enfin le Pape lui-même est vraiment le descendant
de Belsbazzar. Dans la lutte qui a été soutenue contre les
despotiques prétentions de Rome, on s'est trop souvent contenté
de combattre et de repousser la présomption avec laquelle elle se
vante d'être la mère et la maitresse de toutes les Eglises,
la seule Eglise Catholique hors de laquelle il n'y a point de salut. Si
jamais on a été excusable de la traiter ainsi, cette excuse
n'existera plus. Si l'on peut justifier le principe que je viens d'établir,
il faut lui arracher tout à fait son nom d'Eglise Chrétienne,
car si c'est une Eglise du Christ, celle qui était assemblée
cette nuit où le roi pontife de Babylone, au milieu de ses milleseigneurs,
« louait les dieux d'or et d'argent, de bois et de pierre, »
(Daniel v, 4) alors l'Eglise de Rome a le droit de porter le nom
d'Eglise Chrétienne; dans le cas contraire, elle ne l'a pas! Quelques
personnes penseront que ma thèse est bien audacieuse; mais ce livre
a précisément pour but de la démontrer. Que le lecteur
juge par lui-même si je n'apporte pas une évidence plus que
suffisante pour justifier mon assertion.